Un nom simple qui sonne et qui claque
comme un symbole japonais, ça pourrait être un insecte étrange
dont on ne connaîtrait l'existence ou bien le titre d'une histoire
scandinave. Et cet album pourrait être tout ça à la fois. Il
s'agit en vérité d'un alias, celui de Soffie Viemose jeune danoise
au talent non dissimulé pour l’électronique, qui s'est entourée
d'un talentueux batteur et percussionniste Victor Dybbroh et d'Esben
Inglev aux synthés. Vous ne les connaissez pas ? Rien
d'étonnant, on sait peu de choses de ce groupe, comme si un mystère
planait sur eux, dans un écrin de fumée.
Les émotions se croisent et se
chevauchent tout au long d' Everything That Moves, bien plus qu'un
parcours auditif, c'est un voyage évanescent où les sens prennent
une dimension mystique, comme si cet album en mouvement laissait
échapper l'odorat, le touché, la vue et l’ouïe à l'air libre.
Des titres tendus vers le ciel mais bien enracinés aux sol avec en
fond des paroles soufies, oubliées qui s'associent à la fraîcheur
scandinave que l'on retrouve ici, parsemées de notes arctiques et
glacées et c'est sans compter la maîtrise infinie de chaque mélodie
qui raisonne et qui rappelle incessamment le perpétuel mouvement.
Des touches dépaysantes qui nous font traverser deux rives, entre
rêverie et magie de glace sur Empty Houses. War tout en retenu,
titre confiné aux échos retentissants, comme un halo de lumière
dans une forêt clairvoyante. Nul doute que l'on embarque pour une
marche tribale dans les sous bois sur Plain Talk mais après..c'est
à chacun de se faire sa propre histoire.
Entre ombre et lumière, neuf titres
qui rendent hommage aux éléments en tous genres et qui recèlent de
secret. C'est beau et précieux.
CHRONIQUE NANOME EVERYTHING THAT MOVES #25
Sur trip-hop.net