Amateurs de sensations fortes, de courbes de chaleurs montantes, de frissons glacials, cet album est fait pour vous ! S'engouffrer dans l'univers torturé de SHIZUKA s'entreprend avec considération, le voyage parcouru aux travers de Between s'avère sombre et tourmenté, et ne saurait vous laissez tout à fait indemne, vous voilà prévenu...
Un an après un deuxième opus plus expérimental We are Empty, Antony Dokhac (de son vrai nom) revient gonflé à bloc, nous offrant un joyaux noir, d'electronica froide et d'idm saccadée. A placer quelque part entre Mondkopf et Aphex Twin. On peut volontiers croire SHIZUKA amateur de cinéma asiatique et d'ambiances de film de samouraï revues et corrigées par ses soins, l'influence nippone présente tout au long de l'album nourrissant notre imaginaire.
On commence par Hikkikomori (qui désigne, en japonais, une pathologie psychosociale qui touche principalement les adolescents qui vivent coupés du monde..ça, c'est pour la petite histoire !) autant dire que ça démarre fort et que cette introduction aux échos lancinants, nous ouvre les portes des entrailles de la bête. On est attaché, tout va bien.. on enchaine avec le tonitruant Between et ses coups de scalpels électroniques qui nous martèle. Morceau industriel, tout fait d'acier, aux rythmes répétitifs à la limite du tribal et de la trance. On s'arrête sur Obake qui démarre downtempo et qui s'étire vers une techno sournoise qui joue avec nos nerfs, pour mieux les atteindre. Higure, représente à lui seul le climat sinistre d'une cérémonie étrange, avec une belle montée à clef. Vous l'aurez compris, Between s'amuse avec nous comme le ferait une araignée tissant sa toile pour capturer sa proie, il nous enroule, nous secoue, nous triture le cerveau entre ses pattes mécaniques sans que l'on puisse faire demi tour. Puissant et moderne, ouf ça fait du bien!

CHRONIQUE SHIZUKA BETWEEN 22#




SOMETHING FOR THE END

VERS SAINT DIDIER




Retrouver un peu de magie n'est pas une mauvaise chose en ces temps difficiles, rentrer dans le petit monde d'Elise Mélinand c'est ouvrir des perspectives infinies sur la rêverie enfantine et la féerie. Artiste de talent, elle commence à étudier le violoncelle au conservatoire, très tôt elle comprend qu'elle veut composer, curieuse dans l'âme elle expérimente via un magnétophone toutes sortes d'instruments et autres ustensiles qui lui tombent sous la main. A 19 ans elle fait un long voyage entre l'Europe du Nord et de l'Est, source d'inspiration qu'on sent à travers sa musique avec ce petit côté scandinave qui rappelle Mùm par instant. Après un déménagement sur Berlin et sa rencontre avec Florian Frenzel avec qui elle enregistre son premier EP Le Voyage, elle partagera rapidement un espace de travail entourée de Nils Frahm, Johan Johansson et Max Richter. C'est dans cet univers confiné que l'idée de son album germe.

A la fois chanteuse, compositrice et interprète elle porte Gray Hoodie à bout de bras créant un recueil empreint de poésie, savant mélange de cordes diverses et variées sur de fines touches idm.
Pas étonnant qu'on la retrouve en compagnie d'Ocoeur adepte du genre sur le titre Sur l'Océan, les quelques notes de piano fragiles raisonnant comme une vague qui se fend sur le sable. On pourrait comparer la mélodie douce amère à celle de Yann Tiersen période Good By Lenin.
Les dix titres se dessinent tels des croquis pleins de grâce et comme un prolongement, sa voix susurrée, fredonnée se dépose dans notre coeur, alternant des textes en anglais et français sous forme d'écho presque imperceptible. La force d'Elise Mélinant réside dans le mystère à placer quelque part à côté d'Emilie Simon. C'est un album confectionné avec beaucoup d'amour, il pourrait être la bande originale d'un film d'animation couleur sépia, avec des personnages en chiffons, sortis d'un grenier. Gray Hoodie (la capuche grise) un jeu de piste ? Peut-être..avec un trésor à la clef !

CHRONIQUE ÉLISE MELINAND GRAY HOODIE # 21




Je traverse sans peine les murs et les gens, sans qu'ils ne s’aperçoivent de rien
OB#

LES HIRONDELLES