C'est l'histoire d'un plongeon et d'une
étrange chute libre dans les airs, c'est l'histoire d'un homme qui
se déguise sous les traits de Sophie Lillienne, pseudonyme au
patronyme français que Vezzo italien d'origine semble utiliser comme
masque et des masques, on peut le dire, il en a sous sa botte !
Tel un père Noël des temps modernes, il offre des EP, différents
remix et collaborations en veux-tu, en voilà et c'est se demander
comment on a pu passer à côté.. Soit, ce qu'on aime avant tout
c'est donné un peu de visibilité aux artistes de l'ombre qui
méritent une « vraie » place sur notre territoire
musical parfois perdu sous une horde de sorties rocambolesques et
parfois limitées..Que nenni, voilà une parution qui devrait vous
ravir !
Sophie Lillienne est un projet de
trip-hop/électro-alternatif qui démarre en 2006 entouré par
différents musiciens et producteurs venant de toute l'Europe. Après
une certaine renommée et quelques shows, Vezzo s'arrête à Londres
et commence à écrire entre la capitale anglaise et Amsterdam, de
cette expérience né Lonesterdam qui lui ouvre les portes de deux
tournées européennes et le projette sur les routes d'Allemagne,
Royaume Unis, République Tchèque et Slovaquie. L'artiste a parcouru
des chemins, naviguant entre les frontières. Immigrants sonne comme
une marque de ce qu'il est, pas une excuse mais bien une affirmation
qu'entre différents pays on peut créer de belles choses.
La traversée commence avec ce premier
titre et son intro dub aux basses lourdes et cette voix trafiquotée
qui rappelle Fever Ray (encore une fois), un première accroche
énigmatique entre fièvre nerveuse et décontraction, quelques notes
d'accordéon qui réfèrent aux Balkans et dans le refrain cette
autre voix féminine, chaude comme un rayon de soleil. On est
interpellé, on poursuit. Les premières touches asiatiques de Mine
All Mine pourraient résonner comme le début d'un morceau d'Elsiane,
échos soutenus jusqu'à un refrain drum and bass et une horloge qui
nous rappelle que le temps est sournois, le voyage se fait plus
sombre, plus inquiétant, comme si le rayon de soleil s'était prit
sous un nuage. On a un peu chaud, on a froid. Girl Next Door le
confirme, downtempo et cordes nous transportent vers un univers
mélancolique proche de Saltillo, torturé et sombre. Un morceau en
équilibre où chaque temps de pause a sa place. On bute sur Stage,
titre plus convenu où la magie opère moins mais c'est sans compter
le final, Questions et sa nappe électro aérienne et progressive,
qui sonne ici, comme une apothéose sous fond de montée somptueuse
(tentez l'expérience au casque pour mesurer l'ampleur du voyage). Ce
titre évoque, l'excellente électro/post rock d'un autre italien
plus connu sous le nom de French Teen Idol.
Immigrants, en téléchargement libre,
est le préambule de la sortie d'un prochain album The Fragile Idea
qui contiendra 4 morceaux de plus et qui verra le jour en 2015. Mais
d'ici là, on a déjà de quoi voguer sous un majestueux halo de
lumière, il suffit juste de se laisser porter.
CHRONIQUE SOPHIE LILLIENNE - IMMIGRANTS #24
Sur trip-hop.net
Je mens. Je mens toujours. Je dis que je ne me souviens de rien, que je suis né du matin. Je dis que je comprends, qu'à votre place, sans doute, j'aurais ri aussi. Je mens pour un peu de repos, d'indulgence, pour le pardon de ma dissemblance. Je mens aussi pour ne pas vous massacrer à mon tour. Je mens toujours car, en réalité, je me souviens de tout.
Blast - L'apocalypse selon St Jacky #
Je pèse lourd.
Des tonnes.
Alliage écrasant de lard et d'espoirs défaits, je bute sur chaque pierre du chemin.
Je tombe et me relève, et tombe encore.
Je pèse lourd, ancré au sol, écrasé de pesanteur.
Atlas aberrant, je traîne le monde derrière moi.
Je pèse lourd.
Pire qu'un cheval de trait.
Pire qu'un char d'assaut.
Je pèse lourd et pourtant, parfois, je vole.
Blast - Grasse Carcasse #
Au fond, ce que l'on cherche quand on
écoute un album, c'est la personnalité, ce petit plus qui nous fait
vaciller, qui rend l'objet unique. Au fond, ce que l'on cherche c'est
le groupe dont on retiendra le nom. Monophona en fait parti. Deux
hommes et une femme, un trio qui vient du Luxembourg.The Spy est né
des contraires et comme une évidence le meilleur vient des mélanges.
On peut sentir une admiration non dissimulée pour les cordes, le
bois, les instruments acoustiques sous fond d’électroniques
enveloppantes. Comme un patchwork de nuances fragiles et soutenues. A
la fois intime et percutant l'album livre une folk-électro efficace
aux arrangements subtils et harmonieux, la voix de Claudine (rappelle
par instant celle d'Emiliana Torrini) prenant ainsi tout son sens,
véritable clé de voûte entre la batterie et les percussions. Petit
cocon de délicatesse que l'on aurait toutes les raisons de confondre
avec un groupe scandinave, tant le voyage nous pousse sur des terres
humides, entre volcan, couche de glace et gouttes aquatiques. The Spy
intriguant avec ses échos, ses notes de piano montantes confère un
climat des plus étrange, tout comme cette hommage à Kurt Cobain sur
le titre Boy, à la dimension fantomatique qu'il est hautement
recommandé de voir en live pour prendre conscience de l'énergie
débordante qu'il dégage, quelque part entre Fever Rey et les
étoiles. On se ballade entre les titres comme un battement d'ailes
dans une vallée enneigée. «Let me go » sonne comme une
étonnante ritournelle, on pousse le regard avec « Give up »,
on avance sur une déclinaison de gris avec « Shades of grey ».
A chaque écoute, c'est un nouveau chemin qui s'offre à nous.
A l'heure actuelle Monophona a parcouru
bien des scènes et festivals au grès de l'Europe, ils se sont fait
remarquer par Laurent Garnier et Fink, salués par la critique et
même élus deuxième meilleur album par RTÉ2fm en Irlande.
Influencés par leur prestation live, ils sont dores et déjà prêt
à présenter leur nouvel album « Black on Black » dont
la sortie est prévue en janvier 2015 et dont on peut entendre deux
titres prometteurs sur leur Soundcloud.
Sur trip-hop.net
CHRONIQUE MONOPHONA - THE SPY # 23
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